Vous me demandez de vous raconter la genèse d’un article que j’ai publié en 1974 dans la revue Diabetes (1) et de voir dans quelle mesure cette publication a ouvert une voie nouvelle dans le traitement du diabète de type 1.
Genèse d’une recherche
La promotion des multi-injections d’insuline
Fin 1971, je finissais mon internat des hôpitaux de Paris et entamais un clinicat dans le service du Pr Maurice Dérot à l’Hôtel Dieu de Paris ; Georges Tchobroutsky en était l’âme motrice et en deviendra le chef de service 2 ans plus tard, Roger Assan, Pierre Freychet, les personnalités marquantes dans le domaine de la diabétologie ; Michel Hautecouverture était mon collègue direct. Toute l’énergie du service était tournée vers la promotion du traitement intensifié du diabète de type 1, par multi-injections d’insuline, dans le but de normaliser au plus près l’hyper-
glycémie chronique des patients. C’était une époque où la conviction n’était pas faite dans le monde qu’il y avait un lien direct causal entre complications chroniques du diabète et hyperglycémie. Certains auteurs américains en vogue (Siperstein en particulier) avançaient l’hypothèse que les complications étaient génétiquement déterminées. Le traitement le plus commun à l’époque dans le diabète de type 1 était fait d’une seule injection d’insuline ultra-lente, éventuellement additionnée d’un mélange d’insuline ordinaire. Les multi-injections étaient considérées par certains comme inadéquates, voire “barbares”.
L’idée d’un pancréas artificiel
Arrivant dans le service, je pensais que je devais participer à cette aventure, si possible en apportant une touche personnelle. C’est à ce moment-là qu’est paru, dans Diabetes, un article qui m’impressionna, de Stuart Soeldner, où il décrivait ce qu’il pensait devoir être un jour un pancréas artificiel en boucle fermée, implanté. Ce pancréas artificiel devrait être fait d’un capteur, d’une unité informatique miniaturisée pour interpréter le signal et piloter une pompe, munie d’un réservoir que l’on pourrait remplir de l’extérieur, le tout, bien sûr, miniaturisé. Je me mis à rêver sur ce schéma, et me dis alors que ni le réservoir ni l’informatique n’était de mon domaine, mais qu’en revanche travailler sur une pompe à insuline, et ultérieurement sur un capteur, pourrait être mes sujets de recherche. Pour ce qui est du capteur, je localisais deux centres y travaillant : celui de Soeldner, à Boston, et celui de Bessman, à Los Angeles : je m’y rendrai pendant mes vacances de 1973 pour voir ce qu’il s’y faisait, je choisirai de passer 1 an à Los Angeles en 1974/75, avec ma petite famille (mon épouse et mes trois jeunes enfants), mais ceci est une autre histoire.
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