En 2024, la FFRD, présidée par le Pr Bruno Vergès, et son conseil scientifique indépendant ont choisi de soutenir deux nouveaux de projets de recherche – clinique et translationnelle – dans le diabète de type 1 (DT1). Financés à hauteur de 300 000 € chacun, ces deux projets s’axent autour de la recherche sur le DT1, tant dans sa dimension préventive que dans sa dimension translationnelle.
DT1 : vérapamil en prévention préclinique du DT1 (étude VIP-1)
Le premier projet lauréat, mené par l’équipe du Dr Alfonso Galderisi (Hôpital Robert Debré, Paris), est un projet de recherche clinique. Il est dédié aux personnes présentant un risque élevé de développer un DT1 en raison de la présence de biomarqueurs immunologiques, voire d’une légère dysglycémie. Cette étude testera l’efficacité d’un médicament bien connu en cardiologie, le vérapamil, qui possède un effet en tant que bloqueur des canaux calciques laissant supposer qu’il pourrait interférer avec le processus auto-immun en cours et ainsi ralentir la progression vers un diabète avéré. L’étude ciblera 36 participants, âgés de 8 à 45 ans, identifiés par les programmes de dépistage existants à l’AP-HP, présentant un DT1 préclinique (stade 1 ou 2). Il s’agit d’un essai contrôlé randomisé comparant le vérapamil (pendant 48 semaines) à un placebo. La mesure de la fonction bêta‐cellulaire après 48 semaines, notamment via un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) permettra de calculer “l’indice de disposition” (couplant la sécrétion d’insuline et la sensibilité à l’insuline).
DT1 : caractérisation de la dysfonction du tissu adipeux associée à l’obésité
Le second projet retenu, mené par le Pr Pierre Gourdy (CHU Rangueil, Toulouse) est un projet de recherche translationnelle. Il vise tout d’abord à caractériser le dysfonctionnement du tissu adipeux (TA) chez le patient en surpoids vivant avec un DT1. Ensuite, il s’emploiera à corréler les anomalies fonctionnelles observées avec les complications cardiovasculaires. L’étude ciblera 120 patients (60 femmes et 60 hommes) vivant avec un DT1 répartis en trois groupes selon leur statut pondéral et la répartition androïde ou non de la masse grasse (pour les patients en situation d’obésité). Il s’agit d’une étude physiopathologique exploratoire qui inclura des explorations cliniques et biologiques. Des analyses histologiques, géniques (RNAseq), protéomiques et biochimiques seront menées pour caractériser la dysfonction du TA. Les taux plasmatiques de certaines adipokines seront corrélés aux anomalies observées et au risque cardiovasculaire. Les biomarqueurs ainsi identifiés seront ensuite testés dans la cohorte nationale SFDT1 afin d’évaluer leur intérêt dans la prédiction des événements cardiovasculaires.
Sacha Citerne d’après la conférence de presse de la FFRD du 28 janvier 2025.