Pourquoi s’intéresser à la mesure du glucose en continu ?
L’autocontrôle glycémique (ACG) traditionnel, même mené intensivement avec plusieurs contrôles glycémiques capillaires journaliers, ne donne que des informations ponctuelles et transversales correspondant au moment de sa réalisation, et ne reflète que partiellement l’ampleur du phénomène de variabilité glycémique, ses caractéristiques de survenue et/ou son évolution. Ceci est particulièrement vrai pour les épisodes hypoglycémiques, pour les excursions glycémiques post-prandiales, ou encore au cours de l’activité physique. Le délai entre deux mesures d’autocontrôle glycémique témoigne de l’inadéquation de l’information métabolique et des discordances existant entre la sensation clinique ressentie par le patient et l’information glycémique. Ces facteurs peuvent conduire à un manque d’observance ou à la remise en question de la nécessité d’une autosurveillance glycémique (ASG) pluriquotidienne (1). Les limites de l’ACG conventionnel expliquent par conséquent l’intérêt du développement de capteurs dont la fonction est de mesurer en continu la concentration de glucose. Trois raisons principales expliquent le formidable engouement que représentent les systèmes de mesure du glucose en continu :
• Tout d’abord, le fait que la majorité des patients diabétiques traités par insuline présentent une fréquence élevée d’épisodes hypoglycémiques modérés ou d’hypoglycémie sévère. C’est également le cas lors de l’intensification des stratégies de normalisation glycémique chez le diabétique de type 2, avec un risque vital
en particulier chez le diabétique de type 2 à haut risque vasculaire (2, 3). L’association de troubles du rythme cardiaque identifiés par holter ECG à l’occasion d’épisodes hypoglycémiques nocturnes enregistrés par capteur de glucose chez le diabétique de type 1 illustre bien l’ampleur du problème posé au clinicien (4).
• En second, l’exigence qui est faite au patient de mesurer fréquemment sa glycémie capillaire au cours de la journée et de la nuit afin de tirer un bénéfice maximum d’une insulinothérapie intensifiée pour le diabétique de type 1 (DT1) ou d’un choix stratégique d’antidiabétiques oraux ou injectables chez le diabétique de type 2 (DT2).
• Enfin et surtout, une mesure fiable des concentrations de glucose sur un mode continu trouve toute sa justification lorsqu’elle est associée à un système de délivrance en continu de l’insuline à partir d’une pompe portable ou implantable, avec en ligne de mire des systèmes experts de « boucle fermée » ou « hybride ». Les premiers modèles de capteurs de glucose de type « holter » ont été développés et proposés en utilisation clinique hospitalière comme ambulatoire. Aujourd’hui la mesure en continu du glucose est donc largement utilisée sans pour autant qu’un consensus définitif soit établi sur les modalités d’utilisation et
sur les indications médicales. Pourtant certaines populations tirent un bénéfice significatif de l’utilisation de ces outils modernes, mais à condition d’avoir clairement identifier le degré d’acceptabilité du port du capteur parfois encombrant, et la capacité du patient à gérer la masse d’informations métaboliques dont il va pouvoir disposer.
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