L’approche “responsabilité populationnelle” pour le diabète de type 2

Résumé

Les systèmes de santé du monde entier sont de plus en plus confrontés aux difficultés multiples que posent les maladies chroniques et le vieillissement des populations. L’insuffisance d’activités préventives, le manque de coordination entre les acteurs ainsi que le cloisonnement des systèmes concourent à réduire la qualité des services rendus par les professionnels de santé. En réponse à ces défis, plusieurs pays s’orientent désormais vers une approche intégrée pour faire évoluer leur système de santé. L’objectif de cette approche, comme l’a suggéré l’Assemblée mondiale de la santé en 2016, est « d’envisager des services de santé gérés et fournis de manière à ce que les personnes bénéficient d’un continuum de services, de promotion de la santé, de prévention des maladies, de diagnostic, de traitement, de gestion des maladies, de réadaptation et de soins palliatifs, coordonnés entre les différents niveaux et sites de soins au sein et au-delà du secteur de la santé, et en fonction de leurs besoins tout au long de la vie ». En France, cette approche s’appuie sur la “responsabilité populationnelle” (RP) qui repose sur l’intégration clinique et la gestion territoriale de la santé d’une population en rassemblant tous les acteurs intervenant auprès des habitants d’un territoire. La RP cible des populations spécifiques comme les personnes atteintes de diabète de type 2 (DT2). Elle se fonde sur plusieurs principes, dont la stratification médico-économique des personnes atteintes ou à risque de DT2 (via les données PMSI et de l’Assurance maladie) permettant d’élaborer des strates correspondant à des niveaux croissants de complexité des situations. Le DT2 constitue une cible idéale compte tenu de ses caractéristiques (chronicité, évolutivité, complexité variable) et de la nécessité d’interventions de nombreux acteurs de la prévention et du soin actuellement insuffisamment coordonnés entre eux.