Une étude menée par l’Inserm, le CNRS et l’Université Côte d’Azur visait à mieux comprendre si, dans le cadre d’un régime riche en lipides (dit « régime obésogène »), les omégas (ω) 3 et 6 étaient impliqués dans le phénomène de neuro-inflammation et associés au développement de l’obésité. Les scientifiques ont évalué, dans des modèles animaux, les effets de trois régimes obésogènes présentant chacun un ratio d’acides gras variable. Pour ce faire, ils ont utilisé des huiles végétales disponibles dans le commerce : huile de colza (riche en ω3) et huile de tournesol (riche en ω6). L’un des régimes contenait un ratio ω6/ ω3 élevé (riche en huile de tournesol). Le second présentait un ratio intermédiaire, équilibré en ω3 et ω6 ; le dernier était très enrichi en ω3, et donc en huile de colza. Au terme de l’expérience, qui a duré jusqu’à 5 mois, les chercheurs ont pu observer :
• une altération du métabolisme, de la neuro-inflammation et des fonctions cognitives, notamment une augmentation de l’anxiété et des troubles de la mémoire spatiale chez les souris obèses soumises au régime enrichi en ω6 ;
• un effet protecteur du régime enrichi en ω3, sur la prise de poids, la régulation de l’homéostasie glucidique et le développement de troubles cognitifs.
Ils ont par ailleurs observé chez ces souris une modification de la forme de certaines cellules du cerveau situées dans l’hypothalamus, les microglies, qui semblent s’activer en réponse à un régime riche en ω6.
Ces travaux permettent d’envisager des interventions diététiques se fondant sur un faible rapport ω6/ω3 (en préférant donc plutôt l’huile de colza à l’huile de tournesol) pour lutter contre l’obésité et les troubles neurologiques qui lui sont associés. Ils sont publiés dans Brain Behavior and Immunity.
MC d’après le communiqué de l’Inserm du 20 février 2024.