Une nouvelle étude révèle que, contrairement à ce qui était admis jusqu’ici, il n’existe pas une seule forme de MASH (stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique, anciennement nommée NASH), mais deux. Elles se distinguent à la fois par des caractéristiques biologiques et des progressions différentes. Cette découverte faite au CHU de Lille dans le cadre du RHU PreciNASH, coordonné par l’Inserm, a nécessité la collaboration de plusieurs équipes scientifiques issues de l’Inria, du CNRS, de l’université, du CHU et de l’Institut Pasteur de Lille. En analysant les données cliniques et de biopsie de foie de 1 800 patients, issus de plusieurs cohortes de différents pays, par un algorithme, les chercheurs ont en effet mis en évidence deux profils distincts de patients présentant un risque de MASH. Ces deux profils peuvent être distingués sur la base de seulement six variables cliniques et biologique simples :
• l’indice de masse corporelle,
• le taux d’enzyme hépatique alanine aminotransférase (ALT),
• l’âge,
• le taux de LDL cholestérol,
• le taux de triglycérides (un type d’acides gras),
• et celui d’HbA1c.
Les scientifiques montrent notamment que l’un des deux groupes de patients est caractérisé par un taux de triglycérides et d’HbA1c élevés et l’autre par un taux anormal d’enzyme hépatique ALT. Ils ont également découvert que les deux profils de patients présentaient en fait deux formes de MASH différentes. Le premier groupe, qui présente un taux anormal d’enzyme hépatique ALT, développe une MASH spécifique du foie, d’origine génétique, caractérisée par un dysfonctionnement hépatique qui conduit le foie à produire des acides gras qui s’accumulent à l’intérieur de cet organe. Le deuxième groupe, qui a des taux élevés de triglycérides et d’HbA1c, présente une MASH de type cardio-métabolique. Dans celle-ci, des lipides circulants sont importés dans le foie via le sang. Concrètement, la MASH spécifique du foie apparaît chez des personnes plus jeunes et provoque essentiellement des maladies hépatiques graves alors que la seconde, de type cardio-métabolique, expose aussi au DT2 et à la survenue d’accidents cardiovasculaires.
En pratique, l’équipe a mis au point l’application RShiny librement accessible en ligne pour les cliniciens : ce programme permet d’identifier le type de MASH d’un patient, sur la seule base des six variables simples prises en compte dans ce travail. l
MC d’après le communiqué de l’Inserm du 6 décembre 2024.